Si j'en crois les livres que j'ai lus, les sermons que j'ai entendus et les conversations auxquelles j'ai participé, il est évident pour que, beaucoup de chrétiens, le désir de bonheur de l'humanité est né lors de la chute et fait partie de la malédiction. Dès lors, certains considèrent que le désir d'être heureux équivaut au désir de pécher.
Et si notre désir de bonheur était plutôt un cadeau que Dieu avait lui-même prévu, avant même que le péché ne pénètre dans le monde? Si nous croyons cela, comment notre vie, notre rôle de parent, notre ministère, nos divertissements et nos relations en sont-ils affectés? Quand nous partageons l'Évangile, agissons-nous différemment?
Un désir gravé dans nos cœurs
Dans Les Aveux, Saint-Augustin pose de manière rhétorique la question suivante: « Tout le monde veut une vie heureuse, personne au monde ne pourrait la refuser. (...) Où l’a-t-on connue pour la vouloir ainsi? Où l’a-t-on vue pour l’aimer ainsi? »
Dieu a inscrit sa loi dans nos cœurs (Romains 2:15). De toute évidence, il y a aussi gravé un ardent désir de bonheur. Le fait est que, dès le début de l'histoire de l'Église, il y a eu un consensus entre les théologiens. Puisque nous avons hérité d'Adam notre nature pécheresse, on peut vraisemblablement penser que nous avons aussi hérité d'un sentiment de bonheur tel qu'Adam et Ève pouvaient ressentir avant la chute. Sinon pour quelle autre raison espérerions-nous un monde meilleur que celui dans lequel nous avons toujours vécu?
Avant la chute, Adam et Ève savouraient sans doute par anticipation la nourriture que Dieu leur offrait, et elle devait probablement être encore meilleure que ce qu'ils avaient imaginé.
Mais depuis la chute, c'est tout le contraire.
Nous attendons encore davantage de tout ce que nous avons déjà: la nourriture, le travail, les relations... Nous vivons dans un monde obscur, mais nos déceptions apportent la preuve que nous nous attendons toujours à un monde plus radieux, que nous espérons toujours un monde plus radieux.
Éden n'a pas sa place dans la théorie de l'Évolution
Si nous sommes simplement le résultat de la sélection naturelle et de la survie du plus fort, il n'y a aucune raison qui puisse nous pousser à croire en l'existence passée d'un quelconque bonheur. Pourtant, même les personnes à qui l'on n'a jamais parlé de la chute et de la malédiction savent instinctivement que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans ce monde.
Nous n'avons goûté que des soupçons d'Éden, et pourtant nous en sommes nostalgiques. Ces soupçons d'Éden sont comme des gouttes d'eau dans nos bouches desséchées: elles nous assoiffent et nous poussent à chercher des rivières d'eau pure et fraîche.
L'évêque anglican John Charles Ryle (1816-1900) a écrit dans un ouvrage intitulé Practical Religion: « Le bonheur est ce que l'humanité tout entière désire trouver. Ce désir est profondément enraciné dans le cœur de l'homme. »
Si ce désir est « profondément enraciné » dans nos cœurs, qui l'y a planté? Si ce n'est pas Dieu, qui d'autre? Satan?
Le diable n'est pas heureux et il n'a pas de bonheur à offrir. Menteur et meurtrier, il distribue de la mort aux rats emballée dans du papier cadeau festif. Il hait Dieu et il nous déteste. Sa stratégie est de nous convaincre de rechercher le bonheur partout, excepté dans sa première et unique source.
La Bonne Nouvelle du bonheur selon Dieu
Adam et Ève ont-ils désiré être heureux avant de pécher? Appréciaient-ils la nourriture que Dieu leur offrait parce qu'elle avait bon goût? S'asseyaient-ils au soleil lorsqu'il faisait chaud et sautaient-ils dans l'eau pour se rafraîchir? Et Dieu était-il content ou mécontent lorsqu'ils le faisaient? Nos réponses à ces questions influencent très largement et notre vision du monde, et notre vision de Dieu.
Si nous croyons que Dieu est heureux, alors nous pouvons en toute logique penser que les êtres créés à son image possèdent simultanément le désir et la capacité d'être heureux.
Malheureusement, il arrive souvent que des disciples de Jésus-Christ formulent des affirmations comme celle-ci: « Dieu ne veut pas que tu sois heureux; il veut que tu sois saint. » Mais la sainteté et le bonheur sont comme les deux faces d'une même pièce: il est inutile d'essayer de les opposer.
Quand nous essayons d'être saints, nous ne parvenons pas toujours à honorer Dieu, tout comme nous ne parvenons pas davantage à l'honorer à chaque fois que nous essayons d'être heureux. Les pharisiens désiraient avec passion la sainteté...mais selon leurs propres conditions et pour leur propre gloire.
Que répond Jésus-Christ? « Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père (...). » (Jean 8:44, S21) Dieu veut que nous recherchions, en lui, le vrai bonheur centré sur Jésus-Christ. Quant à Satan, il veut que nous cherchions une fausse sainteté et que nous auto-congratulions fièrement.
D'autres chrétiens affirment: « Dieu veut que nous soyons bénis, pas heureux » ou « Dieu s'intéresse à votre croissance, pas votre bonheur. » De telles allégations peuvent sembler spirituelles, mais elles ne le sont pas.
« Dieu ne veut pas que nous soyons heureux » : ce faux message assombrit-il celui de l'Évangile? Ou concorde-il réellement avec l'Écriture, qui parle du « messager d'une bonne nouvelle, qui annonce la paix, qui parle de bonheur et qui annonce le Salut » (Esaïe 52:7, BDS)?
Quel bon père ne voudrait pas que ses enfants soient heureux, qu'ils puissent se réjouir des bonnes choses?
Si nous proclamons dans nos églises et si nous disons à nos enfants: « Dieu ne veut pas que nous soyons heureux », que leur enseignons-nous ? Que Dieu ne serait pas un bon Père? Si tel est le cas, devrions-nous encore être surpris lorsque des enfants ayant grandi en entendant ce message (que Dieu ne veut pas notre bonheur), se détournent de Dieu, de la Bible et de l'église pour rechercher leur bonheur ailleurs dans le monde?
Comme Thomas d'Aquin (1224-1274) l'explique dans son ouvrage Somme Théologique (en latin Summa Theologica), « l'homme est incapable de ne pas vouloir être heureux. »
Le bonheur en Jésus-Christ
En instaurant une distance entre le bonheur et l'Évangile, nous transmettons un message non biblique qui véhicule l'idée selon laquelle la foi chrétienne est ennuyeuse et triste. Nous devrions plutôt nous élever contre le péché et présenter Jésus-Christ comme la source du bonheur auquel tout le monde aspire.
Lorsque nous ne le faisons pas, nous devenons en partie responsables de la perception mondialement répandue, erronée et pathétique, selon laquelle devenir chrétien, c'est se priver du bonheur. À la place, nous devrions témoigner du bonheur de devenir chrétien,
Mettre une séparation entre Dieu et le bonheur (ou notre désir d'être heureux), c'est faire obstacle à ce qui pourrait conduire l'humanité vers Dieu et l'empêcher d'être attirée par la vision chrétienne du monde.
Dire « Dieu ne veut pas que tu sois heureux », c'est comme dire: « Dieu ne veut pas que tu respires. »
Dire « Arrêtez de vouloir être heureux », c'est comme dire: « Arrêtez d'avoir soif ».
Les humains n'ont pas d'autre choix que de respirer, de boire et d'essayer d'être heureux parce que c'est ainsi que Dieu nous a créés. La bonne question à se poser est: allons-nous choisir de respirer de l'air pur, boire de l'eau pure et chercher notre bonheur en Jésus-Christ?
La joie de notre salut
J'ai grandi dans un foyer où l'on ne croyait pas en Jésus-Christ. J'étais adolescent quand j'ai entendu parler de lui. Au départ, les histoires de la Bible ne me semblaient pas plus vraies que celles de la mythologie grecque ou des bandes dessinées que j'aimais. Puis j'ai lu les Évangiles. Alors j'ai cru que Jésus était réel, et les super-héros ne sont devenus rien de plus que ses ombres.
Quand Jésus m'a sauvé, j'ai éprouvé un bonheur immense, un bonheur profond. Je n'avais jamais été aussi heureux, et je ne m'en suis jamais remis. Ma joie était sincère. Elle venait du fait que j'étais né de nouveau, pardonné et investi de l'Esprit de Dieu. « Heureux celui dont la transgression est enlevée et dont le péché est pardonné! » (Psaumes 32:1)
La « joie du salut [de Dieu] » (Psaumes 51:14) contrastait fortement avec le vide que je ressentais avant d'avoir entendu sa « très bonne nouvelle » (Esaïe 52:7), « source de grande joie » (Luc 2:10).
Je n'ai jamais considéré ce que j'ai abandonné pour suivre Jésus-Christ comme un sacrifice, principalement parce que cela ne m'avait jamais rendu heureux. Jésus signifiait désormais tout pour moi.
Je n'essayais pas d'être heureux : je l'étais tout simplement déjà.
Affligés, mais toujours en train de nous réjouir
Les personnes qui accueillent Jésus-Christ n'expérimentent pas toutes une telle explosion de bonheur. Beaucoup de personnes en ont la chance, mais même parmi elles nombreuses sont celles qui voient leur bonheur s'estomper progressivement au fil du temps.
Jésus-Christ viendra guérir ce monde, mais en attendant, le bonheur que nous avons en lui sera ponctué de chagrin. Pourtant, même dans la souffrance une joie durable est possible. Chrétiens, rappelez-vous que nous sommes « attristés, et pourtant nous sommes joyeux » (2 Corinthiens 6:10).
Récemment, un ami qui m'était cher s'est suicidé. Attristé, j'ai pleuré plus que je ne l'avais fait pendant des années. Ma femme Nanci et moi avons serré sa veuve dans nos bras en pleurant. À ce moment précis, de manière totalement inexplicable, quelqu'un s'est mis à chanter « Twist and shout » au son d'une guitare et d'une batterie tonitruantes. Surpris et les yeux écarquillés, nous nous sommes tous les trois mis à rire de façon incontrôlable face à cette situation étonnamment incongrue. Ce moment était comme un cadeau : nos cœurs étaient lourds et le rire les a rendus plus légers.
D'autres moments comme celui-ci ont eu lieu au cours des trois jours qui ont suivi, des jours durant lesquels devaient avoir lieu l'inhumation et la cérémonie funèbre. C'étaient des moments très redoutés, mais aussi pleins d'espérance. Les visages n'étaient pas abattus à cause de sa mort, car la famille de mon ami adorait un Dieu souverain, aimant et heureux, qui procure à la fois de petites et de grandes joies même lorsque nous sommes accablés par le chagrin.
Jésus a déclaré: « Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez! » (Luc 6:21) Le rire qui nous est promis au ciel éclate parfois dès à présent, et nous l'accueillons comme un avant-goût du bonheur sans fin qui nous attend.
« Pensée positive » vs. joie pure
Vouloir expérimenter quotidiennement le bonheur en Jésus-Christ, ce n'est pas faire un rêve éveillé. C'est un vœu fondé sur des bases solides: Dieu a garanti notre bonheur éternel au moyen de la croix et de la résurrection. Il habite en nous et il intercède pour nous. Rien ne nous séparera de son amour. Il nous dit: « Terre, n’aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l’Éternel fait de grandes choses! » (Joël 2:21)
La « pensée positive » prétend que nous pouvons être heureux si nous ignorons ce qui nous semble négatif (comme le péché, la souffrance et l'enfer).
Je ne crois pas que ce soit vrai.
Je ne rejoins pas non plus « l'évangile de la prospérité ». Ce courant véhicule l'image selon laquelle Dieu est une sorte de génie et nous n'avons qu'à réclamer ce nous souhaitons pour l'obtenir. Ce soi-disant « évangile » nous promet que nous trouverons le bonheur dans la santé, la richesse et le succès.
Nous devrions être reconnaissants lorsque Dieu nous accorde la santé, lorsqu'il pourvoit à nos besoins et qu'il nous surprend agréablement. Mais c'est une chose d'être heureux quand de telles choses se produisent, et une autre de croire que Dieu nous a négligés quand elles ne surviennent pas.
Nous ne devrions pas prendre pour modèles les prédicateurs de cet « évangile de la prospérité » couverts de bijoux, mais nous tourner vers des serviteurs centrés sur Jésus. Des serviteurs comme la missionnaire Amy Carmichael (1867-1951), qui a annoncé l'Évangile à d'innombrables enfants qu'elle a sauvés de la prostitution sacrée en Inde.
Elle a beaucoup souffert physiquement et ne s'est pas accordée de vacances pendant cinquante-cinq ans. Pourtant, elle a écrit ceci: « Il n'y a rien de monotone ni de douteux dans la vie. La vie est faite pour être vécue continuellement dans la joie (...) et nous sommes appelés à vivre un bonheur établi sur le Seigneur, dont la joie est notre force. » 1
Il existe un bonheur égoïste et superficiel, tout comme il existe un amour et une paix égoïstes et superficiels. Pourtant, même si le monde nous vend des imitations bon marché du bonheur, de l'amour et de la paix, nous continuons à les nommer en utilisant les mêmes termes. Ne prenons pas le risque de dénigrer le bonheur centré sur Jésus-Christ simplement parce qu'il existe aussi un bonheur centré sur nous-même!
Une joie plus grande que les circonstances
Depuis le jardin d'Éden, l'humanité est en quête du bonheur. Les gens ont toujours soif de bonheur. Notre époque se caractérise par un nombre croissant de dépressions et de plus en plus d'anxiété, particulièrement chez les jeunes. Des études révèlent que certaines personnes ne se sentent pas bien après avoir utilisé les réseaux sociaux: au contraire, elles se sentent exclues et inférieures lorsqu'elles voient les photos d'autres personnes qui passent de bons moments.
Des chercheurs indiquent qu'il y a « peu de corrélation entre les circonstances de la vie des gens et le niveau de leur satisfaction. »2 Cependant, quand on leur demande « Pourquoi n'êtes-vous pas heureux ? », on constate que les gens sont bel et bien focalisés sur les circonstances de leur vie.
Dans notre monde déchu, il y a toujours des problèmes. Mais les gens heureux regardent au-delà de leurs circonstances difficiles, vers Quelqu'un dont la grâce apporte la lumière dans l'obscurité. Quelqu'un qui dépose des sourires sur nos visages, même dans les moments les plus improbables.
Beaucoup de chrétiens vivent dans la tristesse, la colère, l'anxiété ou la solitude, pensant que ces sentiments sont inévitables compte tenu des circonstances dans lesquelles ils se trouvent. Ils cessent d'être joyeux lorsqu'ils sont dans les embouteillages, lorsque le wi-fi ne fonctionne plus ou lorsque le prix de l'essence augmente. L'Écriture nous montre que nous avons des raisons de nous réjouir à presque chaque page, mais ils passent à côté.
Au paradis, nous « respirerons du bonheur »
Aiden Wilson Tozer a écrit: « Le peuple de Dieu devrait être le peuple le plus heureux du monde entier ! Les gens devraient sans cesse venir vers nous pour nous demander quelle est la source de notre joie et de notre plaisir. »3
Le « bonheur établi » dont parlait Amy Carmichael est envisageable malgré les difficultés de la vie. Riche et durable, ce bonheur est le nôtre dès aujourd'hui parce que Jésus-Christ est ici; ce sera le nôtre demain parce que Jésus-Christ sera là; et ce sera le nôtre pour l'éternité, car il ne nous quittera jamais.
Le jour n'est pas encore venu où Dieu « essuiera toute larme de leurs yeux » (Apocalypse 21:4). Mais il viendra. Le prix du sang versé par Jésus-Christ est une promesse qui a des répercussions spectaculaires sur notre bonheur aujourd'hui.
Jésus a déclaré de manière surprenante: « Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera. » (Matthieu 5:4, BDS). Le bonheur présent provient de cette promesse d'un réconfort à venir. Les enfants de Dieu ont une perspective d'éternité qui les assure d'un bonheur véritable et suprême. Un bonheur qu'ils peuvent anticiper dès maintenant (voir Psaumes 16:11, 21:6, 36:7-10, 37:16, 43:4, 73:28, et Jean 10:10).
Pourquoi ne pas jouir des joies de l'éternité dès à présent, par anticipation?
Ne ressentons-nous pas de bonheur par anticipation en songeant à l'obtention d'un diplôme, à un mariage futur, à une visite qui doit avoir lieu, une réunion à venir ou des vacances qui arrivent? Alors, ne devrions-nous pas éprouver encore plus de plaisir en anticipant le jour où Dieu engloutira la mort pour toujours (Ésaïe 25:8), lorsqu'il annihilera définitivement la malédiction (Apocalypse 22: 3) et nous unira avec notre Sauveur et sa famille pour l'éternité?
Invoquons sa grâce et entrons dans le bonheur de notre Maître dès aujourd'hui. Méditons et partageons cette promesse selon laquelle nous contemplerons son visage dans un monde renouvelé et captivant, là où la joie sera l'air que nous respirerons.
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Sauf mention contraire, toutes les citations de la Bible sont tirées de la traduction « Segond 21 » (S21).
1 Citation tirée du livre que Frank Houghton a écrit sur Amy Carmichael, Amy Carmichael of Dohnavur (2015), non traduit en français.
2 Constat cité par Dennis Prager, dans son livre Happiness Is a Serious Problem (1998) (en français « Le bonheur est une question sérieuse », non traduit).
3 Citation tirée et adaptée du livre d’A. W. Tozer, Who Put Jesus on the Cross? (1975), un recueil de ses sermons non traduit en français.
Why Do You Want to Be Happy?
Based on books I’ve read, sermons I’ve heard, and conversations I’ve had, it’s clear many Christians believe that humanity’s desire for happiness was birthed in the fall and is part of the curse. Hence, the desire to be happy is often assumed to be the desire to sin.
But what if our desire for happiness was a gift designed by God before sin entered the world? If we believed this, how would it affect our lives, our parenting, our ministry, our entertainment, and our relationships? How would it affect our approach to sharing the gospel?
A Longing Written on Our Hearts
Augustine asked rhetorically, “Is not a happy life the thing that all desire, and is there anyone who altogether desires it not?” He added, “But where did they acquire the knowledge of it, that they so desire it? Where have they seen it, that they so love it?” (Confessions).
God has written his law on our hearts (Romans 2:15). There’s compelling evidence he’s also written on our hearts a powerful desire for happiness. In fact, this has been the consensus of theologians throughout church history. Since we inherited our sin nature from Adam, it’s likely we also inherited a sense of his and Eve’s pre-fall happiness. Why else do we long for something better than the only world in which we’ve ever lived?
Before the fall, Adam and Eve undoubtedly anticipated good food, which likely tasted even better than they imagined. But after the fall, the opposite became true. We expect more of food, work, relationships, and everything else than what we experience. We live in a darkened world, but our disappointments demonstrate that we retain expectations and hopes of a brighter one.
Evolution Has No Eden
Were we merely the product of natural selection and survival of the fittest, we’d have no grounds for believing any ancient happiness existed. But even those who’ve never been taught about the fall and the curse instinctively know something is seriously wrong with this world. We’re nostalgic for an Eden of which we’ve only tasted hints. These hints are trickles of water in our parched mouths, causing us to crave and search for rivers of pure, cold water.
Anglican bishop J.C. Ryle (1816–1900) wrote, “Happiness is what all mankind wants to obtain — the desire of it is deeply planted in the human heart” (Practical Religion).
If this desire is “deeply planted” in our hearts, who planted it? If not God, who else? Satan? The devil isn’t happy and has no happiness to give. He’s a liar and murderer, dispensing rat poison in cheerful wrappers. He hates God and us, and his strategy is to convince us to look for happiness everywhere but in its only ultimate Source.
The Good News of God’s Happiness
Did Adam and Eve desire happiness before they sinned? Did they enjoy the food God provided because it tasted sweet? Did they sit in the sun because it felt warm, or jump into the water because it felt refreshing? And was God pleased or displeased when they did? Our answers will dramatically affect the way we see both God and the world. If we believe God is happy, then it makes sense that part of being made in his image is having both the desire and the capacity for happiness.
Sadly, Christ-followers routinely say things like, “God doesn’t want you to be happy; he wants you to be holy.” But holiness and happiness are two sides of the same coin — we dare not pit them against each other.
Not all attempts at holiness honor God, any more than all attempts at happiness honor him. The Pharisees had a passionate desire to be holy on their own terms and for their own glory. Christ’s response? “You are of your father the devil, and your will is to do your father’s desires” (John 8:44). God wants us to seek true, Christ-centered happiness in him, while Satan wants us to seek false holiness with self-congratulatory pride.
Other Christians say, “God wants you blessed, not happy,” or “God is interested in your growth, not your happiness.” Such statements may sound spiritual, but they’re not. Does the false message that God doesn’t want us to be happy really promote what Scripture calls the “good news of happiness” (Isaiah 52:7), or does it actually obscure the gospel?
What good father doesn’t want his children to be happy — to delight in good things? If we tell our churches and children that God doesn’t want them happy, what are we teaching them? That God isn’t a good Father? Should we be surprised when children raised with this message turn away from God, the Bible, and the church to seek from the world the happiness our Creator wired them to want? As Thomas Aquinas wrote, “Man is unable not to wish to be happy” (Summa Theologica).
Happiness in Jesus
By creating distance between the gospel and happiness, we send the unbiblical message that the Christian faith is dull and miserable. We should speak against sin but hold up Christ as the happiness for which everyone longs. If we don’t, then we become partly responsible for the world’s tragic and widespread misperception that Christianity takes away happiness, instead of bringing it.
Separating God from happiness and our longing for happiness undermines the attractiveness of God and the appeal of the Christian worldview. When we send the message, “God doesn’t want you to be happy,” we might as well say, “God doesn’t want you to breathe.” When we say, “Stop wanting to be happy,” it’s like saying, “Stop thirsting.”
People must breathe and drink and seek happiness because that’s how God made us. The real question is whether we will breathe clean air, drink pure water, and seek our happiness in Jesus.
Joy of Our Salvation
I grew up in an unbelieving home, and first heard about Christ as a teenager. Initially, Bible stories seemed no more true than the Greek mythology and comics I loved. Then I read the Gospels, and believed that Jesus was real, and then superheroes became mere shadows of him. When Jesus rescued me, I experienced a profound happiness I’d never known, and have never gotten over. My heartfelt gladness was the result of being born again, forgiven, and indwelt by God’s Spirit. “Happy are those whose transgression is forgiven, whose sin is covered” (Psalm 32:1, NRSV).
This “joy of your salvation” (Psalm 51:12) contrasted starkly with the emptiness I’d felt before hearing the “good news of happiness” (Isaiah 52:7), also called the “good news of great joy” (Luke 2:10).
I never considered what I gave up to follow Christ as sacrifices — mainly because they hadn’t brought me happiness. Jesus now meant everything to me. I wasn’t trying to be happy; I simply was happy.
Sorrowful, Yet Always Rejoicing
Not everyone who comes to Christ experiences such a dramatic increase in happiness. Plenty do, but even many of those see their happiness gradually fade over time.
Until Christ cures this world, our happiness in Christ will be punctuated by sorrow. Yet somehow an abiding joy is possible even in suffering. Christians are “sorrowful, yet always rejoicing” (2 Corinthians 6:10).
Recently a dear friend took his life and I wept more than I have in years. One moment, Nanci and I were huddled close and sobbing with his widow. Then inexplicably guitar and drums exploded while someone sang “Twist and Shout.” Shocked and wide-eyed, the three of us started laughing uncontrollably at the startling incongruity.
That moment was a gift, laughter lifting our heavy hearts. More such moments came over the next three days that included the dreaded graveside and hope-filled memorial service. Death’s grim face did not prevail, as the family worshiped a sovereign, loving, happy God who gave us joys both small and great in the midst of heartbreaking sorrow. Jesus said, “How happy are you who weep now, for you are going to laugh!” (Luke 6:21, Phillips). The laughter promised us in heaven sometimes erupts in the present, a welcome foretaste of the unending happiness awaiting us.
Positive Thinking and Pure Joy
Experiencing daily happiness in Christ isn’t wishful thinking. It’s based on solid facts: God secured our eternal happiness through the cross and resurrection. He dwells within us, and he intercedes for us. Nothing separates us from his love. And he tells us “Be happy and full of joy, because the Lord has done a wonderful thing” (Joel 2:21, NCV).
“Positive thinking” says we can be happy by ignoring the negative (such as sin, suffering, and hell). I don’t believe that. Nor do I embrace the God-as-genie, name-it-and-claim-it prosperity gospel, which promises happiness through health, wealth, and success.
We should be grateful when God grants us health, provisions, and delightful surprises. But it’s one thing to be happy when such things occur, and another to believe God has failed us when they don’t.
Our models shouldn’t be jewelry-laden prosperity preachers, but Jesus-centered servants. Servants such as missionary Amy Carmichael (1867–1951), who brought the gospel to countless children she rescued from temple prostitution in India. She experienced much physical suffering and didn’t have a furlough in fifty-five years. Yet she wrote, “There is nothing dreary and doubtful about [life]. It is meant to be continually joyful. . . . We are called to a settled happiness in the Lord whose joy is our strength” (Frank Houghton, Amy Carmichael).
There’s selfish and superficial happiness, just like there’s selfish and superficial love and peace. But we still use those words, even though the world sells cheap imitations. We dare not belittle Christ-focused happiness just because there is self-centered happiness!
A Joy Bigger Than Circumstances
The quest to be happy is as ancient as Eden. People’s thirst for happiness remains. Our culture is characterized by increasing depression and anxiety, particularly among youth. Studies show more people feel bad than good after using social media; photos of others having good times leave observers feeling left out and inferior.
Research indicates there’s “little correlation between the circumstances of people’s lives and how happy they are” (Happiness Is a Serious Problem, 115). Yet when people are asked “Why aren’t you happy?” they focus on circumstances. In our fallen world, troubles are constant. Happy people look beyond their difficult circumstances to Someone whose grace brings light to the darkness and smiles to our faces in the most unlikely moments.
Many Christians live in sadness, anger, anxiety, or loneliness, thinking these feelings are inevitable given their circumstances. They lose joy over traffic jams, wifi issues, or rising gas prices. They miss the reasons for happiness expressed on nearly every page of Scripture.
We Will Breathe Happiness in Heaven
A.W. Tozer wrote, “The people of God ought to be the happiest people in all the wide world! People should be coming to us constantly and asking the source of our joy and delight” (Who Put Jesus on the Cross?).
Amy Carmichael’s “settled happiness” is possible despite life’s difficulties. Rich and durable, this happiness is ours today, because Christ is here; it’s ours tomorrow because Christ will be there; and it’s ours forever, because he’ll never leave us.
The day hasn’t yet come when God will “wipe away every tear from their eyes” (Revelation 21:4). But it will. Christ’s blood-bought promise has breathtaking implications for our present happiness. Jesus made this startling statement: “Happy are those who mourn; [for] God will comfort them!” (Matthew 5:4, GNT). Present happiness is derived from the promise of future comfort. The eternal perspective of God’s children informs them of a true and ultimate happiness they can anticipate now (see Psalm 16:11; 21:6; 36:7–10; 37:16; 43:4; 73:28; John 10:10).
Why not frontload eternity’s joys into the present? Don’t we find current happiness in anticipating an upcoming graduation, wedding, visit, reunion, or vacation? So shouldn’t we find even greater pleasure in anticipating the day when God will swallow up death forever (Isaiah 25:8), permanently reverse the curse (Revelation 22:3), and unite us with our Savior and eternal family?
Calling upon his grace, let’s enter into our Master’s happiness today by contemplating and sharing his promise that we’ll behold his face in a new and captivating world, where joy will be the air we breathe.
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